La soudaineté et l’évolution rapide de la pandémie a certes eu des conséquences désastreuses dans beaucoup de pays, d’industries et de populations mais elle aura également eu d’autres aspects plus positifs comme la baisse de la pollution et la numérisation accélérée entre autres.
Cette numérisation est en partie liée à l’explosion du « Work from Home » qui a forcé beaucoup d’entreprises, d’écoles, gouvernements vers cette tendance.
Maurice n’est pas en reste, j’ai moi-même, comme de nombreux mauriciens, travaillé de mon domicile pendant les 2 derniers mois, ma fille a continué sa scolarité en ligne et le gouvernement a numérisé le service d’autorisation des « Work Access Permit » via une application mobile.
C’est donc bien dans cette mouvance que le gouvernement doit inscrire le budget 2020 mais également les prochains. La numérisation de tous les services publics doit être une priorité absolue mais il faudrait qu’elle se fasse de façon organisée.
Pour y arriver voici les 3 axes que je juge importants :
1. Une réforme des institutions orientée vers la simplification et l’harmonisation. On pourrait fusionner en une seule et unique institution toutes celles qui gèrent les opérations informatiques du Gouvernement, et également créer une nouvelle entité avec un minimum d’indépendance pour la partie stratégique, un peu à l’instar de la RDA pour les Infrastructures routières.
2. La numérisation complète de tous les services gouvernementaux. Comme ce fut le cas pour le WAP, tout citoyen doit pouvoir à terme faire toutes ses demandes, ses paiements et avoir le moyen de suivre l’évolution de ses dossiers en ligne sur un seul et unique portail pour tous les services publics. Cela amènerait une multitude d’avantages directs et indirects comme la réduction voire l’éradication de la bureaucratie, la forte baisse des couts liés à l’impression (papier, imprimantes, encre, électricité) et indirectement un impact positif pour l’écologie. Tout ceci devra bien évidemment se faire avec un système totalement sécurisé.
3. La promotion de l’innovation. Pour que les acteurs de l’industrie informatique locale ne soient plus perçus comme de simples revendeurs mais soient également orientés vers l’innovation technologique il faut également des mesures d’accompagnement comme par exemple des « incentives » pour les « Venture Capital Investors » ou « Business Angels ». Plus important encore, il faut que chaque projet de numérisation du gouvernement soit une opportunité pour les acteurs locaux d’être partie prenante grâce à leurs compétences existantes, et même dans les projets « G to G » en leur donnant la possibilité d’acquérir de nouvelles compétences via un transfert technologique. Cela permettra ensuite à nos entreprises locales de pouvoir exporter leur savoir-faire.