Les petites et moyennes entreprises (PMEs) pourront devenir le moteur de notre développement économique dans le but de créer une nation d’entrepreneurs innovateurs. Le secteur des PMEs pourra être complétement réorganisé en protégeant et en soutenant l’esprit entrepreneurial. Ceux-ci auront besoin d’innover, d’avoir accès aux nouveaux marchés ainsi qu’aux marchés existants afin de grandir et pouvoir absorber le chômage annoncé au nombre de 100,000 dans quelques mois.
Mais quelle sera la réalité?
Nous sommes tous conscients (du moins je l’espère) qu’il y de grands risques de dégradation sociale, d’insécurité, la recrudescence de vols et violences dans plusieurs régions ont déjà commencé. Ce gouvernement, son premier ministre, ses ministres, PPS et députés, y compris les hauts cadres du secteur public, les ‘permanent secretaries’, ont la responsabilité de tout faire pour éviter un crash sociétal. Les décisions prises maintenant changeront la vie des mauriciens pour longtemps. Souhaitons-nous que notre pays devienne comme l’Afrique du sud où braquages, vols, meurtres et kidnappings sont monnaie courante? Le tourisme mourra automatiquement et tout le monde y perdra. Certains y perdront beaucoup plus que d’autres. Sans environnement sain, pas de tourisme, ‘sorry’ Messieurs. L’âge tempère le sang, il mûrit les hommes.
C’est pourquoi nous avions proposé en 2019, de ‘Remettre la nation mauricienne au travail’, chose encore plus urgente en 2020. Les grandes entreprises ne pourront créer de nouveaux emplois. Elles sont dans un autre modèle économique et ont des comptes à rendre.
Seuls la création de PMEs, la protection des existantes, la protection de certains marchés, l’inclusion des petits avec les grands par ‘cluster’ d’activité, des mesures incitatives pourra éviter que nos jeunes talents émigrent par manque de confiance et d’opportunités.
Je suis contre ‘don biberon’ en permanence. Je suis pour redémarrer, ‘reboot’ le système économique dans l’équité, contre l’utilisation de l’argent des contribuables pour donner des mesures faciles, pour le travail et la dignité, pour la transparence des données publiques, pour le Mauriciannisme, contre le communalisme et le ‘roder-boutisme’, contre les corrupteurs profiteurs et corrompus, mais ce gouvernement depuis 2015 n’a fait que le contraire de ce qu’il avait dit. La liste est trop longue et je ne peux m’y attarder plus longuement.
Je vous partage quelques faits sur cette catégorie d’entreprises qui sont au nombre de 100,000 et emploient aujourd’hui environ 275,000 personnes. Son poids dans le PIB était il y a trois ans de 40% mais la Chambre de Commerce (MCCI) a confirmé sa baisse à 35% en 2019. Nous estimons toutefois qu’en 2020 elle devrait être plus proche des 30% (Statistics Mauritius sous la coupole du ministère des finances, n’a pas le courage de publier leur chiffres). Le secteur des PMEs ne représente que 5% du total export des biens et services, bien que ce secteur représente quasi 50% de la masse salariale.
Il faudrait en toute urgence étudier les baisses en % par secteur (textile, agro, commerce, services …) si nous voulons prendre les bonnes décisions pour le futur. Il n’y a toutefois pas que des marchands gato-piment, fabricants d’achards et autres artisans dans ce secteur. Toutes les composantes des secteurs de l’économie y sont ainsi inclus tels que les services financiers, la formation, les technologies, la santé, etc. … sauf l’énergie. Je suis d’avis aussi que le textile Mauricien n’est pas encore mort mais on est en train de le tuer, aussi bien les petits que les grands.
C’est uniquement avec des analyses que nous pourrons venir avec des solutions sectorielles, calcul des marges et d’emplois, valeur ajoutée et potentiel, les industries de substitutions et leur poids potentiel, c’est là toute l’importance des technologies, ce n’est pas uniquement du matériel et la modernisation. Ce n’est pas de l’intelligence artificielle, le ‘blockchain’ ou la ‘fintech’. C’est la base de la logique, simplement.
Je vous propose quelques mesures proposées en 2019 pour booster le secteur des PMEs:
Re-booster l’économie pour payer les dettes et créer 100,000 emplois.
1. PME : Augmentation du plafond à Rs 100M ainsi que l’exonération du corporate tax.
A ce jour fixé à Rs 50M et à 15% de corporate tax quand certaines grandes compagnies ne payent que 3%. Cette mesure préparera les PMEs à grandir et à exporter.
2. Exemption de taxes sur les ‘utility vehicles’ et outils modernes pour les PMEs.
Tandis que les grands propriétaires bénéficient d’exemption de taxes sur la construction de propriétés, les PMEs, elles, ne possèdent pas de réelles motivations, il est l’heure de rééquilibrer.
3. Création d’une école nationale des ‘Arts & Métiers’ afin de valider les compétences des travailleurs non qualifiés.
Améliorer les compétences et connaissances dans le but de professionnaliser ces travailleurs informels, d’augmenter les salaires, d’assurer la création de nouveaux marchés et de fournir un travail de haut standard.
4. Attribution de 50% des contrats de l’Etat aux PMEs
Pour une PME, l’accès au marché est ce qu’il y a de plus important, bien plus que l’accès aux financements. Les 125,000 PMEs (avant) qui emploient 300,000 personnes seront en mesure d’embaucher pour satisfaire cette nouvelle demande. L’objectif est de faire de ce secteur le pilier No 1 de l’économie et de passer de 40% à 65% du PIB.
5. Création d’une loi sanctionnant les retards de paiements envers les PMEs.
Tout paiement en retard de plus de 30 jours aux PMEs sera sanctionné par une pénalité́. Cette mesure viendra protéger les PMEs contre l’une des plus grandes causes de faillite dans ce secteur. (Inspiré de la Directive UE, 2011/7/EU – Late Payment Directive)
6. Le ‘Margin of preference’ pour les PMEs passera de 15% à 25% et tout contrat de moins de Rs 500M sera alloué aux entreprises et consortiums Mauriciens.
Le ‘public procurement act’ devra être amendé en conséquence.
7. Création d’une Banque de Jeunes et des PMEs dans les bureaux de postes de Maurice.
Une cinquantaine de succursales verront le jour à cet effet, y compris des ‘job centers’ intégrés.
8. Création de fonds dédiés à l’agroécologie dans le but d’apporter le soutien nécessaire au secteur de l’élevage et la bio agriculture afin de favoriser l’auto-suffisance alimentaire.
Créer 25,000 emplois dans ce secteur. Réduction des importations de légumes et renforcement/développement du secteur des PMEs dans ce secteur.
9. Utiliser le chanvre dans le secteur de l’agroécologie
Les petits planteurs ayant abandonné leurs cultures seront encouragés pour collaborer dans la création d’un nouveau pilier économique, la culture du chanvre, qui pourrait atteindre Rs 100 Milliards après transformation locale. Dans le secteur médical, du textile, du biocarburant, du bioplastique, entre autres. Cela amènera une réinvention du secteur textile et la production de nouveaux produits à haute valeur ajoutée.
Le ministre des finances qui a fait ses études en France a appris cette logique, il sait ce que veut dire la démonstration par l’absurde et il sait ce que veut dire 1 x 0 = 1.
Il signera ce jeudi 4 juin 2020 son discours du budget et ses écrits resteront.
Ce gouvernement a donc un choix. Terminer son mandat avec du sang sur les mains.
Ou pas.
Bonjour. Je vous écoute et souhaiterai partager après…